Une curiosité rencontrée par temps pluvieux tout au long des chemins, le Nostoc ou « crachat de lune »
Peut-être avez-vous déjà rencontré sous vos pas, dans une allée, dans votre jardin, ces amas gélatineux, vert sombre qui disparaissent par temps sec et réapparaissent comme par magie par temps de pluie, d’où leur nom « crachat de lune ». Il s’agit du Nostoc, qui n’est ni une algue, ni un champignon, ni un lichen… C’est une cyanobactérie, tout comme la spiruline, c’est-à-dire une bactérie capable de réaliser la photosynthèse, d’où sa couleur verte due à ses pigments photosynthétiques.
Le Nostoc hydraté (Source https://www.gerbeaud.com/jardin/decouverte/nostoc-crachat-de-lune,1773.html)
Certes inesthétique, cet amas gluant n’en est pas moins fascinant. Il fait preuve d’une résistance hors du commun : chocs thermiques (froids intenses, succession d’épisodes de gels/dégels, canicule), dessication, milieu très pauvre, pH basique, rayons UV, et même radioactivité, il résiste à beaucoup de choses !
Le nostoc est notamment capable de survivre durant plusieurs mois, voire plusieurs années en l’absence d’eau, sous la forme d’une croûte sèche et discrète, puis de relancer son métabolisme en quelques heures et se réhydrater à la première occasion. Par ailleurs, la capacité des nostocs à fixer l’azote atmosphérique grâce à ses hétérocystes leur attribue un rôle de fertiliseur des sols : en tant qu’espèces pionnières, ils savent se développer sur des milieux ingrats, pauvres, où rien ne pousse. Lorsqu’ils meurent, ils enrichissent le milieu en azote ; azote qu’ils ont captée dans l’atmosphère.
Observation du Nostoc au microscope x 1500 (photo D. Mathieu)
Observé au microscope à fort grossissement (x 1000) ils laissent apparaître des chaines de bactéries reliées entre en longs chapelets, ponctué localement par les hétérocystes de taille plus importante. Ces être vivants sont très anciens. Des formes fossiles, qui semblent être proches de ceux que nous connaissons, datent au moins du précambrien, c’est à dire des débuts de l’origine de la vie sur terre.
Selon Wikipédia, au Pérou, des populations autochtones recueillent dans les lacs de montagne des colonies de Nostoc. Ces colonies de Nostoc sont mangées, échangées contre du maïs, ou vendues sur les marchés de Cusco ou d’autres villes voisines. Sur les hauts plateaux péruviens, c’est un aliment saisonnier important, consommé seul ou en « Picante » (sorte de ragoût traditionnel)34 qu’on dit très nutritif34.
Sources des données
- le site Internet de Gerbeau autour du jardinage
- Wikipédia, la page dédiée au nostoc
- photographies microscopiques de Daniel MATHIEU