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A l’origine de la diversité des plantes
Dès que le printemps pointe son nez, les premières fleurs nous laissent entrevoir l’arrivé des beaux jours. Violettes, primevères, boutons d’or… sont faciles à reconnaître. Mais qu’en est-il de toute la diversité des plantes qui nous entourent au fil des saisons. Pour aborder leur diversité il est utile de caractériser leur milieu de vie et les facteurs qui influencent leur présence. Tout d’abord le climat, de type continental avec des hivers marqués (de moins en moins…) et des été chauds et secs (de plus en plus…) est favorable à une flore collinéenne assez rustique.
Le rôle du sous-sol
Le sous-sol, support nourricier des végétaux a une influence déterminante. De façon très schématique on peut décrire deux grands types de sous-sols sur la commune de Vauxrenard : au sud, du Col de Dubize au Bourg de Vauxrenard (Bize, Vareilles…), la roche est granitique, acide et pauvre en éléments nutritifs, se décomposant en sable grossier (gore). Au nord, (Les Brigands, Changy, Fontmartin) nous avons à faire à une roche d’origine volcanique (pierre bleue) beaucoup plus riche en potasse, calcium, magnésium… donnant des argiles plus douces et fertiles. Ces différences conduisent à des cortèges floristiques distincts, plus riches au nord qu’au sud. Les principaux arbres marquant cette différence sont les érables (champêtre, sycomore), le cornouiller sanguin, le charme, le hêtre… Les plantes herbacées sont aussi plus diversifiées au nord avec la présence fréquente dans les bois de l’hellébore fétide, de la mercuriale vivace, du sceau de Salomon, de la parisette, de l’aspérule odorante. C’est le long du ruisseau de Changy que l’on peut relever la plus grande diversité floristique de la commune.
Aspérule odorante, caractéristique des hêtraies sur sol volcanique
L’altitude
L’altitude joue également un rôle très important. Le massif des Aiguillettes qui culmine à plus de 800 m favorise une flore semi montagnarde qui bénéficie d’une humidité plus importante favorable à la Myrtille, la bourdaine (devenue rare) et plusieurs espèces de fougères absentes du reste de la commune. C’est aussi l’espace privilégié des résineux : sapins, épicéas, douglas, mélèzes… avec la présence historique de trois superbes pins noirs d’Autriche à la Pépinière, reliques du reboisement des années 1860.
Les milieux écologiques
Une autre façon de caractériser la flore est de la décrire par milieux écologiques. Commençons par le plus remarquable avec les pelouses du haut de la commune du côté de Durbize avec le petit genêt ailé et les genêts à balais et qui illuminent de jaune au printemps les friches d’aubépines, de prunelier et du rare framboisier sauvage. La forêt feuillue, ensuite, qui couvre les flans des collines est composée principalement de chênes sessiles, de charmes, de frênes, de châtaigniers. Noisetiers et merisiers occupent les espaces ouverts, souvent concurrencés par les acacias, sans oublier les douglas plantés par l’homme.
Le lierre, jadis combattu, a été réhabilité par les forestiers qui lui ont découvert toutes ses vertus (enrichissement du sol, protection des troncs, accueil et nourrissage de la faune). La forêt accueille au printemps, avant que le feuillage ne fasse trop d’ombre, quelques discrètes beautés : muguet, stellaire, orchis mâle, violette odorante, lamier jaune, compagnons rouges et blancs…
Les prairies, de fauche ou de pâture, jadis riches d’une flore variée : renoncules, sauges, marguerites, gaillets… se sont considérablement appauvries en raison de l’intensification des pratiques culturales ; les fauches précoces et renouvelées deux ou trois fois l’an ne laissent plus aux de fleurs le temps de s’épanouir, et donc de se reproduire, ni les papillons de les butiner…
Autre espace remarquable dans notre Beaujolais, le vignoble. Désherbé sur les pentes raides difficiles à travailler, il s’enrichit de plus en plus de bandes enherbées. Semées par les viticulteurs elles protègent le terrain de l’érosion en l’enrichissant. Parfois envahies par les érigérons, pestes des vignerons, elles accueillent une riche biodiversité avec le muscari, la vipérine, la morelle, les épilobes, la piloselle, l’achillée millefeuille, différents trèfles…
Suite à la disparition des champs de céréales, se sont éclipsés bleuets, coquelicots, nielles des blés, gesses et autres plantes messicoles. On les retrouve marginalement le long des routes et des chemins, favorisées par une fauche tardive qui évite leur totale disparition ainsi que dans les quelques champs en culture bio.
Plantes messicoles (des moissons) : bleuets, coquelicots et marguerites
A noter cependant que le « décapage » automnal des talus et des haies avec les terribles épareuses, nuit grandement à la biodiversité : broyage des œufs, chrysalides et autres larves d’insectes hivernant dans l’herbe, destruction des bougeons floraux et des fruits à venir dans les haies mutilées de tous côtés, etc. Tous ces éléments entrainant la disparition du petit gibier et de nombreuses autres espèces animales (papillons, reptiles, hérissons…) et surtout les oiseaux.
L’automne arrivant, ce sont les asters, la scutellaire en casque, les crocus, la callune et les linaires jaunes qui attirent l’attention… L’hiver, quant à lui ne voit fleurir qu’une seule plante, l’hellébore fétide et ses hampes florales d’un vert tendre qui illuminent le sous-bois dès le mois de janvier.
Si toutes ces beautés vous intéressent, n’hésitez pas à les découvrir en vous offrant une flore illustrée, ou en consultant l’excellent site Internet www.tela-botanica.org. En utilisant sur le terrain l’application PlantNet avec votre smartphone, vous pourrez donner un nom à toutes les plantes rencontrées lors de vos promenades…
Daniel MATHIEU
février 2024