Si vous circulez sur la D906 entre Belleville et Mâcon, vous avez sûrement déjà remarqué, près de Crêches-sur-Saône notamment, une bande de fleurs jaunes très serrées au bord de la route. Ce tapis lumineux n’est pas composé de pissenlits mais d’une plante appelée séneçon du Cap, ou encore séneçon de Mazamet (Senecio inaequidens).
Cette espèce vient des hauts plateaux d’Afrique du Sud. On raconte qu’elle serait arrivée en France dans les années 1930, accrochée aux toisons de moutons importées par les usines de laine de Mazamet, dans le Tarn. C’est ainsi qu’elle a hérité de ses deux noms.
Le séneçon du Cap est une plante vivace qui forme des touffes pouvant atteindre un mètre de haut. Ses feuilles sont étroites, allongées et persistantes, un peu comme de petites aiguilles. Ses fleurs, jaunes et abondantes, rappellent celles des marguerites, mais en version réduite : environ 2 cm de diamètre, regroupées en petits bouquets.
Ce qui la rend remarquable, c’est sa capacité à fleurir presque toute l’année et à produire une quantité impressionnante de graines. Celles-ci voyagent facilement grâce au vent, ce qui explique sa progression rapide.
Mais derrière son apparence ensoleillée, la plante cache un côté sombre : elle est envahissante et toxique, à la fois pour les plantes voisines, qu’elle fait régresser, mais aussi pour le bétail, et même pour certains insectes pollinisateurs.
D’abord cantonné au sud de la France, le séneçon du Cap a progressivement remonté le pays en suivant les routes et les voies ferrées. Arrivée depuis peu dans le Beaujolais, sa présence soulève des inquiétudes, car il s’agit d’une plante à la fois envahissante et nuisible pour l’agriculture et l’élevage.
Vous pouvez suivre sa progression à venir le long de nos routes…
DM, 12/10/2025