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L’énergie éolienne
Lors de l’annonce du projet d’implantation par la société RES d’une ferme éolienne de plusieurs machines de grande dimension sur le sommet des collines de Vauxrenard, des discussions se sont engagées entre les habitants du village. Certains voyaient dans ce projet la production d’énergie électrique non polluante, d’autres l’espérance d’une rente financière non négligeable sur les terrains concernés. Ils y étaient donc favorables.
À l’opposé, des habitants opposèrent des arguments concernant l’impact négatif du projet sur l’environnement et le paysage et critiquèrent le modèle économique et foncier de ce projet, très favorable à l’investisseur industriel privé au détriment de la collectivité. Tous ces arguments ont été largement développés dans notre rubrique « Pour comprendre… » Ils sont à l’origine de l’opposition très ferme que notre Collectif à ce projet.
À ces éléments de discussion, nous en ajoutons un autre qui est de taille : ces installations ne réduisent en rien nos émissions de gaz à effet de serre ! Notre électricité étant très largement décarbonée car produite par de l’hydraulique et du nucléaire, l’ajout de la production éolienne ne modifie pas le bilan carbone.
À cela ajoutons que la construction des éoliennes est très consommatrice d’acier et de béton sources fortement émettrices de gaz effet de serre. L’éolien est surtout avantageux pour les constructeurs qui y voient une source de revenus importante garantie par les pouvoirs publics.
Cette source d’électricité renouvelable ne pourra prendre de l’importance qu’à condition d’avoir développé des moyens de stockage suffisants pour compenser les arrêts de production liés à la météo (batteries, biogaz, hydrogène…). En attendant il faudra faire appel à des moyens de compensation traditionnels (gaz, pétrole, nucléaire).
L’énergie solaire
À certains égards l’énergie solaire photovoltaïque souffre des mêmes maux que l’énergie éolienne : intermittente, consommatrice d’énergie et de matériaux rares, se substituant à une énergie déjà décarbonée. Cependant il convient de nuancer ce jugement pour plusieurs raisons :
- Son déploiement local ne nécessite pas de capitaux importants,
- elle impacte peu les paysages,
- elle est à la portée des particuliers,
- elle se prête facilement à un développement coopératif.
- Contrairement à l’éolien, la proximité entre production et consommation ne nécessite pas d’infrastructure lourde pour évacuer l’électricité,
- Enfin, elle procède d’une démarche volontaire visant à l’autonomie, énergétique, tout comme le jardinage vise à l’autonomie de la nourriture. Ça ne révolutionne pas le monde, mais ça ne fait pas de mal !
C’est pour ces raisons que notre Collectif participe au projet collaboratif SOLEIL BEAUJOLAIS.
Une précaution importante cependant. Un capteur photovoltaïque fabriqué en France ne nécessite que quelques années de production pour rembourser sa dette en CO2 car fabriqué avec de l’énergie décarbonée. Fabriqué en Chine avec de l’énergie électrique provenant du charbon, il faudra de 20 à 30 ans pour rembourser sa dette carbone. Donc s’abstenir, l’intérêt est quasiment nul pour l’environnement…
N’oublions pas pour finir, l’installation des chauffe-eaux solaires. Ils ont un bon rendement et économisent directement de l’énergie électrique.
Concernant la 5G
Abordons la sous l’angle énergétique : pour un opérateur mobile, 65% de sa consommation énergétique directe vient du fonctionnement des équipements fournissant la couverture des éméteurs radio. Or, il y a aujourd’hui un consensus pour dire qu’un équipement 5G consomme 3 fois plus qu’un équipement 4G, et qu’ajouter des équipements 5G aux sites existants (2G, 3G, 4G) conduira à doubler la consommation du site. Par ailleurs, avec la 5G il faudra 3 fois plus de sites qu’avec la 4G pour assurer la même couverture. Au final, avec ce déploiement la consommation d’énergie des opérateurs mobiles serait multipliée par 2,5 à 3 dans les 5 ans à venir.
Cet impact n’a rien d’anecdotique puisqu’il représenterait environ 10 TWh supplémentaires, soit une augmentation de 2% de la consommation d’électricité du pays. A comparer à la production d’énergie solaire qui est aujourd’hui de 1,7% !
A cela il faudra rajouter l’énergie nécessaire à la fabrication des éléments de réseau, et surtout à la production des milliards de terminaux et d’objets connectés que nous souhaiterons relier via ce réseau (dans le monde, l’énergie de fabrication des terminaux, serveurs, et éléments de réseau représente 3 fois l’énergie de fonctionnement des réseaux, hors data centers). Alors qu’une augmentation de la durée d’utilisation des smartphones serait centrale pour réduire leur empreinte carbone, l’apparition de la 5G accélérerait leur remplacement, pour le plus grand bonheur des fabricants d’équipements, et le plus grand malheur de notre balance commerciale, puisque tout est importé.
En résumé : la 5G est un gouffre énergétique et financier pour un gain en services que personne dans le public ne réclame (connecter son smartphone à son frigo n’est pas perçu comme une nécessité !) La 3G et la 4G ont tenu le choc du confinement, que l’on commence donc par améliorer leur couverture territoriale, se sera déjà un grand progrès.
Sources :
- Faut-il faire la 5G ? J-M Jancovici, janvier 2020
- La controverse de la 5G : Comprendre, réfléchir, décider ensemble, Gauthier Roussilhe, Avril 2020
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