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Les foins au cours du temps…
Qui ne connaît pas la délicieuses odeur de coumarine [1] du foin séchant au soleil de juin, ne connaît pas la campagne ! Mais qui aujourd’hui a encore l’occasion de profiter de ce parfum, car il s’agit bien d’un parfum… Peu de gens assurément. Les agriculteurs se font rares et les pratiques agricoles évoluent. Alors qu’il fallait, il y a encore une cinquantaine d’années, l’intervention de toute une famille pour faucher, tourner, resserrer, charger et décharger le foin nécessaire au fourrage hivernal d’une douzaine de vaches, aujourd’hui une seule personne équipée d’un gros, très gros tracteur, d’une ensileuse, d’une enrouleuse ou d’une autochargeuse peut faire ce travail en quelques jours. En témoignent les nombreuses balles rondes qui parsèment les prés de fauche un peu partout dans nos campagnes dès le début de l’été. Ne parlons pas des éleveurs qui maintiennent leur bétail à l’étable toute l’année en le nourrissant presque exclusivement de maïs et de soja venant d’Outre-Atlantique, ceux-là ne savent même plus ce qu’est une botte de foin !
Cette évolution radicale a permis aux éleveurs d’engraisser ou de traire un nombre de bêtes de plus en plus important tout en réduisant la main-d’œuvre nécessaire afin d’ajuster leurs coûts face à la concurrence d’un marché agricole de plus en plus libéral. La même évolution a affecté les moissons lorsque les moissonneuses-batteuses ont remplacé dans les années cinquante ou soixante les anciennes moissonneuses-lieuses et la corvée (ou plutôt la fête) du battage dans pratiquement toutes les fermes.
Mais revenons à nos foins et parlons en peu avant que notre mémoire collective n’ait tout oublié. En effet, si la façon de « faire les foins » n’a pas beaucoup évolué pendant des siècles, elle s’est radicalement transformée depuis les années cinquante-soixante, et le souvenir des anciennes pratiques disparaîtra vite maintenant.
La prairie
Mais tout d’abord parlons des prairies ou l’on fait le foin. Sous ce terme nous désignons une étendue couverte d’herbes de différentes espèces dominées par des graminées. Une prairie peut-être naturelle ou artificielle. On l’a dit naturelle lorsque sa composition floristique s’est constituée naturellement et dépend essentiellement des conditions écologiques du milieu (nature du sol et du sous-sol, richesse en nutriments, humidité, exposition, etc.). Le nombre d’espèces présentes est élevé, de 10 à 20 voire plus de 30 pour les prairies les plus diversifiées. Les graminées dominent, accompagnées par des légumineuses (trèfles, gesses, vesces, lotier…) dont de nombreuses plantes pérennes. En l’absence d’engrais, l’azote est fourni par les bactéries qui colonisent les racines des légumineuses, et des champignons microscopiques se chargent de dégrader la roche sous-jacente pour en extraire la potasse et le phosphore. La croissance de ces prairies est dite autotrophe (qui se nourrit elle-même). Leur rendement pondéral n’est jamais très élevé, mais leur richesse floristique en fait un mets de choix pour les animaux qui y trouvent une nourriture naturelle, complète et bien équilibrée. Elles sont la source d’une biodiversité importante également au niveau des insectes pollinisateurs (abeilles, bourdons, syrphes…), des papillons et des oiseaux qui s’en nourrissent.
Une pratique courante visant à intensifier la production consiste à retourner la prairie par un labour, détruisant la végétation naturelle en place pour la remplacer par le semis de quelques espèces en mélange (ray-grass, fétuque, trèfle) dont la croissance est soutenue par des apports d’engrais. Le rendement pondéral est accentué par l’apport d’engrais ou de fumier, mais la diversité floristique est très appauvrie et produit un fourrage plus abondant mais de moindre qualité. Le sol retourné par le labourage est exposé à l’air : l’oxydation détruit une partie de l’humus et des micro-organismes du sol, cette pratique ne doit donc pas être renouvelée fréquemment, notamment sur les sols pauvres. Ce mode de production est bien entendu banni en agriculture biologique, mode de culture qui tend aujourd’hui à se développer de plus en plus dans les zones d’élevage.
Afin de favoriser la pousse de l’herbe au printemps dans les prés proches d’un ruisseau, il était courant de les irriguer à l’aide d’une rigole qui prend sa source dans le ruisseau en amont et achemine l’eau sur le haut de la parcelle. Des ouvertures régulièrement espacées le long de la rigole permettaient le débordement de l’eau dans la prairie en contrebas. Il faut bien sûr chaque année remettre en état la rigole en « refaisant les raies de pré », en général à la pelle ou avec une charrue, travail long et assez pénible, abandonné de nos jours. Ces raies avaient également une autre fonction importante dans les prés en pente. On y faissait circuler les roues du char et du tracteur situées du coté du haut, permettant ainsi de rétablir l’horizontalité des véhicules pour facilter le chargement du foin et éviter tout renversement.
Le fourrage
Le foin n’est plus ni moins que de l’herbe coupée et séchée au soleil. Mais ce n’est pas la seule manière de conserver du fourrage. L’ensilage consiste à récolter l’herbe verte pour la stocker en tas recouverts de bâches en plastiques. Très souvent de vieux pneus recouvrent l’ensemble afin d’éviter toute entrée d’air en maintenant la bâche bien plaquée sur l’herbe. Le fourrage ainsi conservé fermente grâce à des bactéries anaérobies qui en assurent la transformation et la conservation. L’odeur qui s’en dégage, liée à la fermentation (alcoolique, lactique, etc.) est plutôt nauséabonde et n’a rien à voir avec l’odeur du foin ! Ce fourrage ne peut être utilisé pour la production laitière de qualité en raison du goût qu’il donne au lait. Une pratique voisine, de plus en plus répandue, consiste à mettre en balles rondes l’herbe tout juste un peu séchée au soleil. Emballée dans un ruban en plastique étanche, soigneusement enroulé avec une « enrubanneuse » afin qu’il n’y ait aucune entrée d’air, l’herbe peut être consommée telle quelle en gardant toute sa valeur nutritive durant des mois.
Quant au foin, il est séché au soleil afin de ne rentrer à la grange que la matière sèche, plus légère et de conservation facile. Il faut cependant prendre garde de couper le foin au bon moment, c’est-à-dire lorsque les herbes sont juste « montées en graines ». Plus tôt, il manque de maturité et n’a pas fait le plein de sucres, plus tard il perd de la valeur lorsque trop de graines mûres sont tombées des épis des graminées.
Concernant le foin, ce qui a beaucoup évolué au cours des 50 dernières années, c’est la façon de le conditionner avant de l’engranger. Jusque dans les années cinquante le foin était rentré en vrac, sur des chars dont nous reparlerons plus loin. Avec l’arrivée des premières botteleuses basse densité, le foin était mis en bottes d’une dizaine de kilogrammes, facilement manipulables avec une fourche à main pour être chargées sur un char ou une remorque, puis stockées en grange dans un minimum de place. Puis, les presses ont augmenté leur puissance en même temps que celle des tracteurs qui les actionnaient. Les bottes de moyenne, puis haute densité ont fait leur apparition, nécessitant une fourche mécanique pour les soulever des bottes de plusieurs centaines de kilos. Aujourd’hui, la majorité du foin est conditionnée en balles rondes de 250 kg ou plus. Fortement comprimées, ces balles supportent très bien la pluie qui ruisselle sur leur « dos » et peuvent ainsi rester dans les champs jusqu’à leur utilisation. En tout état de cause, elles ne peuvent être rentrées en grange que 40 jours au moins après leur conditionnement en raison des risques d’incendie ! En effet, si le foin ainsi conditionné n’est pas très sec, il peut déclencher une réaction de fermentation très exothermique [2] produisant du méthane qui peut s’enflammer. Phénomène rare, mais suffisamment dangereux pour que les compagnies d’assurances ne couvrent pas les incendies déclenchés par des balles engrangées trop précocement [3].
Le fauchage
Jadis, le foin était coupé à la faux, instrument très ancien, comme en atteste une lame de faux gauloise datant du troisième siècle avant notre ère découverte en 2009 à Chevilly, dans le département du Loiret. Cet instrument vieux de plus de 2 000 ans a donc fait la preuve de son utilité ! Son maniement nécessitait cependant un apprentissage spécifique pour être efficace et pas trop fatigant. Pratiqué souvent en équipe, le fauchage à la faux compte de nombreuses histoires de rivalités mettant en avant le plus rapide à la tâche. Mais bien manipuler la faux n’était pas suffisant, il fallait aussi savoir l’aiguiser avec une pierre à affûter, maintenue en permanence humide dans un étui en bois ou en corne attaché à la ceinture, et surtout la battre avec un marteau et une enclumette pour en affiner le bord toutes les douze heures de travail environ.
L’arrivée des premières faucheuses mécaniques date de la fin du XIXéme siècle. Beaucoup plus rapides que la faux, ces engins comportaient une barre de coupe munie de « sections » triangulaires coupantes qui oscillaient entre des « doigts » maintenant l’herbe pendant la coupe, un peu comme une tondeuse. Les premières faucheuses étaient tractées par des bœufs ou des chevaux, la lame de coupe étant entraînée par les roues.
Plus tard, la barre de coupe a été entraînée par un moteur sur à un engin autotracté dénommé motofaucheuse. Il en existe de très nombreux modèles plus moins maniables, certains particulièrement bien adaptés à la fauche des prés très pentus en zone de montagne. Les tracteurs furent ensuite équipés eux-mêmes de barres de coupe plus grandes et plus rapides, démontables en dehors de la période des foins.
Démonstration vidéo de l’usage de cette motofaucheuse datant de 1954.
Aujourd’hui largement supplantées par des « lamiers à disques » (barres de coupe rotatives) portées par des tracteurs, les barres de coupe à sections triangulaires ne sont pas mortes pour autant, car elles possèdent quelques spécificités qui les avantagent dans certaines situations. Les partisans de la barre de coupe apprécient notamment son faible poids, sa demande de puissance réduite, et le fait qu’elle préserve mieux la faune des prairies (des subventions sont accordées en Suisse aux agriculteurs pour son usage).
Faner et râteler le foin
Le foin coupé, il doit sécher le plus rapidement possible afin de limiter le risque d’être mouillé par de la pluie. Pour accélérer son séchage il faut le « faner [4] », c’est-à-dire le retourner et l’éparpiller sur le terrain afin qu’il soit bien aéré. Le travail peut se faire à la main, avec une fourche ou un râteau, mais il s’agit d’une opération longue et fastidieuse avantageusement effectuée par une faneuse mécanique. Le modèle ancien le plus connu, tiré par un animal ou un tracteur, comporte un jeu de 5 à 8 fourches mues par la rotation des roues, projetant le foin en l’air lors de son passage. Les machines modernes comportent deux ou plusieurs roues horizontales munies de fourches en rotation qui dispersent le foin sur une plus grande largeur.
Une fois bien sec, le foin est rassemblé en andains (dénommés « trouilles » en patois Beaiujolais) régulièrement espacés afin d’être ramassé en vrac plus facilement, ou bien bottelés avec une presse. Les remorques autochargeuses modernes peuvent collecter le foin directement sans avoir besoin de le mettre en andains. Les andaineuses anciennes, dénommées chez nous « râteleuses », tractées par un cheval ou un engin motorisé, comportaient deux roues entre lesquelles une série de dents en arc de cercle frottant sur le sol ramassaient le foin. Lorsque le foin accumulé était jugé suffisant, le conducteur appuyait sur une pédale qui déclenchait le soulèvement des dents, actionnées par le mouvement des roues. Le foin accumulé restait alors sur place en formant un andain. À chaque passage de l’engin, le conducteur relâchait le foin dans la continuité de l’andain réalisé lors du passage précédent pour former un tas continu.
Pendant le chargement du foin, armés de râteaux, les femmes et les enfants dont j’étais, étions chargés de ramasser les poignées de foins oubliées par la râteleuse ou par ceux qui donnaient le foin sur le char. Les « glaneurs de foin » en quelque sorte ! Tout ce petit monde comptait facilement 5 à 6 personnes pour faire un char.
Rentrer le foin
Opération aisée aujourd’hui avec un tracteur muni d’une fourche capable de soulever des balles rondes ou des bottes haute pression de 250 kg pour les charger sur une remorque, il n’en était pas ainsi il y a 50 ans ! Rentrer le foin était alors une opération collective nécessitant plusieurs personnes et une certaine technicité pour bien réussir son chargement. Souvent, lorsque l’orage menaçait les voisins venaient à la rescousse pour accélérer les opérations ou permettre de charger deux chars en même temps. Il n’était pas question de faire mouiller le foin en vrac alors qu’il était bien sec. S’il le fallait on rentrait le foin même le dimanche !
Pour rentrer le foin, le véhicule important était le « char à foin ». Tiré par des bœufs ou des vaches dans les fermes les moins riches, un cheval ou plus tard par un tracteur il devait être solide pour supporter la charge et déambuler dans des chemins pas toujours très carrossables.
Avant toute utilisation, notamment la veille des foins, il était important de graisser les moyeux des roues. En effet, les roues à rayons et à bandages étaient montées sur des moyeux coniques, en acier, nécessitant un abondant graissage pour ne pas trop s’user en roulant. Pour ce faire, on utilisait une « chèvre », sorte de cric en bois, que l’on glissait sous le char pour soulever tour à tour chacune des roues. Cet appareil, très simple de fabrication, comportait trois pièces de bois agencées de sorte qu’en abaissant l’une d’elle on pouvait soulever le char sans difficulté. Chacune des roues était alors extraite de son axe après avoir dévissé le gros écrou qui la maintient en place à l’aide d’une énorme clé. Il fallait prendre garde à bien dévisser le côté droit du char dans le sens anti-horaire (normal pour un écrou), et le côté gauche dans le sens horaire (inverse d’un écrou normal), ceci afin d’éviter que la rotation de la roue ne dévisse les écrous dans le sens d’avancement du char. Après vérification, le moyeu était lubrifié avec une graisse consistante, dont je me rappelle parfaitement l’odeur, puis la roue est remontée comme il se doit.
Le char, une fois en parfait état de marche, était conduit dans le pré. Les andains étaient toujours réalisés dans le sens de la pente, le char se déplaçant en bas du pré. Les andains étaient alors poussés avec une fourche du haut vers le bas pour ramener l’ensemble près du véhicule. Une personne de chaque côté du char rassemblait le foin en grosses fourchées qui étaient envoyées à celui qui avait la charge de « faire le char ». Mon grand-père, Jean-Marie Mathieu, excellait dans cette opération difficile ! En effet, il fallait faire tenir le maximum de foin sur la charrette sans que celle-ci ne verse ou que le foin ne tombe pendant le transport, souvent chaotique. Pour cela il commençait par remplir la caisse du char, puis étalait chaque fourchée de foin pour former une « nappe » qu’il repliait plusieurs fois afin qu’elle soit de forme assez carrée et très consistante. Il en plaçait une d’un côté, une de l’autre, puis une autre au milieu, et ainsi de suite sur la longueur du char. Le contenu du char s’élevait alors en ayant une belle largeur avec des côtés latéraux parfaitement droits. Lorsque le foin avait atteint une hauteur suffisante, il fallait « biller » le char, c’est-à-dire serrer le foin avec deux grosses cordes en chanvre passées sur le dessus. L’une du côté droit, l’autre du côté gauche. Pour cela, une personne, à l’avant du char, lançait successivement l’une puis l’autre corde, reprises à l’arrière pour être enroulées sur le tour à cliquet. Celui-ci était manœuvré à l’aide d’une « bille », solide barre de fer, permettant de manœuvrer le tour pour enrouler la corde. Afin de ne pas faire d’erreur en inversant les cordes sur le dessus du chargement, je me rappelle que le lanceur donnait à celui qui était devant une indication assez cocasse que je vais vous expliquer !
Dans la commune de Vauxrenard, vivaient deux vieilles femmes connues de tous, la Mère Manin et la Fanchette, l’une dans le hameau de Vareille au sud de la commune, l’autre au nord, dans le hameau de Changy. En lançant la corde située plutôt du côté sud il disait « cht’ion de la Manin » et pour celle du côté nord « cht’ion de la Fanchette » qui signifiait « celle du côté de… ». Avec un bon sens de l’orientation, on ne se trompait pas !
Une autre façon de « biller le char » était utilisée à Montgoury, aux Brigands et certainement ailleurs, qui consistait non pas à serrer le foin avec deux cordes parallèles, mais avec une perche de bois. Une solide pièce de bois, généralement en aulne car très légère, était accrochée par une encoche sous l’échelette de l’avant du char et appuyait sur le milieu du foin. Elle était reprise à l’autre extrémité par une corde attachée avec un « nœud de perche » et enroulée sur le tour à cliquet pour être tendue. Il ne fallait pas serrer trop fort sous risque de « couper » le char de foin en deux ! Cette pratique est attestée par la forme des échelettes de certains chars, différente à l’avant et à l’arrière comme montré sur les photos ci-après.
Comme on le voit sur les photos, le chargement étant beaucoup plus large que l’empattement des roues du char, il fallait donc le tenir en poussant d’un côté ou de l’autre avec des fourches pour limiter les risques de le voir se renverser lorsque le chemin était chaotique. Il n’était pas rare qu’un char verse en route et qu’il faille le refaire complètement, parfois dans des conditions difficiles…
Engranger le foin au plancher
C’est ainsi que l’on disait pour rentrer le foin dans la grange. Décharger la « voiture de foin » se faisait à la fourche. Il fallait être plusieurs pour acheminer le foin du char jusqu’au fond de la grange. Plus tard on a utilisé un « engrangeur », une sorte d’énorme ventilateur qui soufflait de l’air dans un conduit de près d’un mètre de diamètre entraînant avec lui le foin par brassées. Cela permettait d’aller beaucoup plus vite et surtout de monter le foin plus en hauteur. Par contre, la récupération du fourrage dans la grange n’était pas des plus agréables. Outre le bruit que cela faisait, on recevait tout l’air qui arrivait avec le foin en pleine figure, avec la poussière qui l’accompagnait. De quoi se moucher et éternuer pendant un bon moment… Couche après couche, le foin était tassé dans la grange. Nous étions, étant enfants, souvent de la partie pour cette opération qui ne nous enchantait pas trop. Marcher dans le foin qui s’enfonce sous vos pas était relativement pénible et vous griffait abondamment les jambes. Mais heureusement ça ne durait pas très longtemps. Entre chaque couche de foin on jetait à la volée du gros sel dénaturé, de couleur un peu rose, afin d’améliorer l’appétence du fourrage pour les vaches et limiter la fermentation qui pouvait se produire lorsque le foin n’était pas très sec. Ce gros sel n’améliorait pas les sensations de griffure sur nos jambes ! Très souvent, on chargeait plusieurs chars de foin pendant que le temps était beau, que l’on déchargeait ensuite le soir les uns après les autres. Avec l’arrivée de la botteleuse, le travail était plus facile, aussi bien pour faire le char que pour le décharger avec le monte-charge à courroies, une sorte de toboggan avec deux courroies munies de pointes qui entraînaient les bottes vers le haut.
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Citation de la source : Daniel Mathieu, « Les foins à Vauxrenard, jadis et aujourd’hui », juin 2017
[1] Coumarine : substance naturelle aromatique, utilisée en parfumerie, qui se dégage des graminées en séchant. Elle est particulièrement abondante dans la Flouve odorante (Anthoxanthum odoratum)
[2] Exothermique : qui dégage de la chaleur
[3] Hervé DURAND, en Margeride, communication personnelle
[4] “Savez-vous ce que c’est que faner ? Il faut que je vous l’explique : faner est la plus jolie chose du monde, c’est retourner du foin en batifolant dans une prairie ; dès qu’on en sait tant, on sait faner.“ Mme de Sévigné à son cousin le marquis Philippe-Emmanuel de Coulanges le 22 juillet 1671
[5] Andain : bande continue de fourrage laissée sur le sol après le passage d’une faucheuse ou d’un andaineur lors de l’andainage.